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Les perturbateurs endocriniens

Dernière mise à jour : 11 juil. 2023


Ils sont inodores, incolores, invisibles et pourtant, on en trouve de nos jours partout et leur présence n’est pas anodine pour notre organisme.

Les perturbateurs endocriniens sont des substances ou des mélanges chimiques qui altèrent le fonctionnement du système hormonal.

Leurs modes d’action sont multiples :

- Ils imitent les hormones naturelles pour transmettre des informations non souhaitables pour l'organisme ;

- Ils interfèrent avec les mécanismes de synthèse, de transport et de libération des hormones ;

- Ils bloquent certains récepteurs aux hormones naturelles et empêchent la transmission du message qu’elles portent.


Les effets des perturbateurs endocriniens ne sont pas proportionnels à leur dose, autrement dit, la dose ne fait pas le poison. De plus, ils présentent un effet dit « cocktail » où leur action est encore plus nocive lorsqu’il y a un mélange de substances perturbatrices. Une recherche de l’Inserm a montré que certains œstrogènes comme l’éthinylestradiol (un des composants actifs des pilules contraceptives) et le trans-nonachlor ou TNC (un insecticide maintenant interdit mais persistant dans le sol), bien que très faiblement actifs par eux-mêmes, ont un effet toxique lorsqu’ils se retrouvent ensemble. La fixation du premier favorise la liaison du second. Ces mécanismes moléculaires sont complexes et difficiles à démontrer.


Ils peuvent ainsi affecter différentes fonctions de l’organisme : fonctions reproductrices, système nerveux... entraînant un risque accru de certains cancers, des troubles métaboliques (obésité, diabète), de baisse de fertilité, d’endométriose, de maladies auto-immunes, des troubles de la thyroïde, des pubertés précoces… Lorsque l’on évoque un déséquilibre hormonal que ce soit chez la femme ou chez l’homme, on a souvent à faire aux perturbateurs endocriniens.


Les sources d’exposition sont nombreuses et difficiles à maîtriser. Ces expositions peuvent être liées à l’utilisation de certaines matières premières (plastifiants, solvants…), à la fabrication ou l’utilisation de produits contenant des perturbateurs endocriniens (peintures, colles, vernis…) ou encore à la présence de déchets ou de sous-produits émis par certains procédés (dioxines…). On les trouve aussi dans certains médicaments ou directement dans notre alimentation ! Les perturbateurs endocriniens représentent 80 000 molécules différentes dont 80% sont liés à l’alimentation.


La complexité à démontrer les méfaits de ces substances sur l’organisme et le pouvoir des lobbys de l’agro-industrie contribuent à une certaine lenteur politique dans l’interdiction de ces substances nocives. Cependant des programmes de recherches se multiplient pour mieux les répertorier et comprendre leurs mécanismes, mieux informer le public et surveiller l’exposition de la population.


Il est donc difficile de se protéger intégralement des perturbateurs endocriniens, nous pouvons toutefois commencer à en prendre conscience et mener quelques actions dans notre quotidien pour les limiter. Voici quelques exemples.


Dans la salle de bain


Regarder la composition et l’origine des cosmétiques pour éviter les conservateurs antimicrobiens, notamment les parabènes E214 et E219 et ses dérivés. Plus de 40% des cosmétiques en contiennent mais également certains produits pharmaceutiques et alimentaires.


⮚ Privilégier des cosmétiques certifiés bio labellisés Nature & Progrès, Ecocert, Cosmétique biologique, Cosmébio, Cosmos organic et NATRUE Cosmétiques biologiques. Parfois une bonne huile végétale peut remplacer un soin de jour et une eau florale peut faire office de démaquillant au bénéfice de votre peau et de votre santé.


Dans la maison

- Aérer les intérieurs au moins 10mn par jour,

- Dépoussiérer, les toxiques s’accumulent en effet dans les poussières,

- Regarder la composition des produits ménagers pour éviter les alkyl-phénols que l’on retrouve dans certains détergents,

- Éviter les aérosols, les bougies parfumées, les parfums d’intérieur,

- Éviter les moquettes et les tissus et revêtements synthétiques, la plupart des meubles neufs contiennent des produits antitaches et retardateurs de flamme qui sont des perturbateurs endocriniens, les matelas antiacariens sont également à proscrire,

- Éviter les peintures qui contiennent des éthers de glycol ou du PCB, les matériaux agglomérés comme les planchers flottants, les matériaux neufs.


⮚ Privilégier des produits au label Ecocert ou des produits 100% naturels pour le ménage (vinaigre blanc, savon de Marseille ou savon noir, bicarbonate de soude). Privilégier des matériaux sains. Je vous propose ci-dessous une recette de lessive simple et efficace.


Lessive maison

Recette issu du livre de la Famille Zéro Déchet, 2016, Editions Thierry Souccar


Cela fait plusieurs années que j’utilise cette recette de lessive si simple et si efficace ! En général, j’en fais 3 litres et cela suffit pour la famille pendant 3 mois.

Quelle satisfaction de connaître ce qu’elle contient, de s’affranchir des supermarchés et de leurs rayons de produits ménagers aux odeurs si fortes et si chimiques.

Ingrédients

- 1 litre d’eau

- 1 cuillère à soupe de cristaux de soude

- 20g de paillettes de savon de Marseille (ou de restes de pains de savon passés au mixeur)

- 20g de savon noir liquide

- 10 gouttes d’huile essentielle de citron ou de lavande

> Mettre tous les ingrédients dans une cocotte (sauf l’huile essentielle) et chauffer jusqu’à ce que les paillettes de savon soient complètement fondues. Une fois tiédi, verser le mélange dans une bouteille, ajouter l’huile essentielle.

> A chaque utilisation, secouer le mélange pour qu’il se liquéfie et mettre l’équivalent d’un verre à moutarde pour une lessive.


Dans la cuisine


- Limiter le plastique et les matériaux poreux comme les boîtes de conserve, les cannettes, les poêles antiadhésives, les boîtes en plastique, les bouteilles en plastique, les ustensiles de cuisine en plastique,

- Éviter les contenants renfermant de l’aluminium, des phtalates (assouplissant des matières plastiques et des tissus synthétiques, fluidifiant des matériaux de construction, dispersant des vaporisateurs), du bisphénol A ou BPA (plastifiant des récipients alimentaires, revêtement des boîtes de conserve, du PFOA (une substance que l’on retrouve dans les revêtements en Téflon)…

- Éviter les aliments qui ont pu être en contact avec des pesticides organochlorés (insecticides, herbicides, fongicides)

- Envisagez de filtrer l’eau du robinet. En effet l’eau du robinet, contient des résidus médicamenteux et en particulier des œstrogènes de synthèse qui se retrouvent dans l’environnement et les systèmes conventionnels de traitement des eaux usées ne sont pas généralement conçus pour enlever ce type de composés. Même si ces résidus sont dans des proportions faibles, la question d’une faible dose à long terme ou le risque de l’effet cocktail sont présents.


⮚ Privilégier des matériaux sans effet sur la santé comme le bois, le verre, l’inox 18/10. Et pour les cuissons, on utilise le cuivre, la fonte, l’inox, les plats en terre ou en céramique.


Au travail


On peut aussi être exposé aux perturbateurs endocriniens dans son environnement professionnel au travers de :

- Matières premières (solvants, plastifiants…)

- Substances entrant dans la composition de produits tels que les peintures, les colles, les vernis, les essences, les produits d’entretien…

- Déchets ou sous-produits d’activités industrielles


Voici ainsi un schéma établi par l’INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité).





 

Références


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