
A quoi sert la thyroïde?
La thyroïde est une glande endocrine (c’est-à-dire qu’elle produit des hormones) à la forme d’un papillon, située au niveau de la gorge.
C'est la glande en charge de notre métabolisme, par exemple, la régulation de notre température, le rythme de notre coeur, la vitesse de notre digestion ...
La thyroïde réagit aux demandes du cerveau et plus précisément de l’hypothalamus qui, via l’hypophyse, va donner des instructions à la thyroïde au moyen d'une hormone appelée TSH (thyréostimuline ou thyréotrophine).
« Cette glande influence toutes nos fonctions physiques et émotionnelles.
C’est la glande de la vie. »
nous dit la naturopathe canadienne Mona Hébert
Les dérèglements de la thyroïde restent souvent insoupconnés, même après un bilan sanguin. On attache en effet beaucoup d’importance à la quantité d’hormones dans le sang et en particulier la TSH, voire la T4 et T3 libres, la T3 étant l'hormone thyroïdienne la plus active. La TSH venant du cerveau, va avoir tendance à être plus élevée lorsque les hormones thyroïdiennes actives (T3) sont basses (hypothyroïdie) et inversement, une TSH basse nous indique plutôt que les hormones thyroïdiennes sont élevées (hyperthyroïdie).
Ces taux d'hormones dans le sang peuvent nous donner beaucoup d’information mais ne nous livrent une information que partielle sur le fonctionnement de la thyroïde. Car ces hormones doivent ensuite être transportées, atteindre la cellule, cellule qui ne réagit pas toujours de la même façon selon le contexte (inflammation etc...) et être ensuite recyclées...

C’est pourquoi, il peut aussi être intéressant d'investiguer d'autres paramètres et être attentifs à vos symptômes. Il faut apprendre à identifier et évaluer ces signes.
Voici sur l'image, les principaux signes que l’on peut constater lorsque la thyroïde est en déséquilibre. Bien entendu, ces mêmes signes peuvent aussi être le reflet d’autres dysfonctionnements.
Il est important de demander l’avis d’un professionnel si vous vous reconnaissez dans plusieurs de ces signes.
D’où viennent les dysfonctionnements de la thyroïde?
Un déséquilibre du microbiote peut créer une "résistance" aux hormones de la thyroïde. et créer des difficultés d'absorption de certains nutriments essentiels au bon fonctionnement de la thyroïde. Une paroi intestinale perméable va également laisser passer des toxines nocives pouvant aller jusqu'à une réaction immunitaire contre soi. 80% des hypothyroïdies chroniques sont d'origine auto-immunes, appelées maladie d’Hashimoto.
De même, le stress et une sursolliciation des glandes surrénales, vont inhiber la conversion de T4 en T3, qui est l'hormone la plus active.
Quel est le lien entre thyroïde cycle féminin ?
Les troubles de la thyroïde touchent 7 fois plus les femmes que les hommes.
La fabrication des hormones du cycle nécessite des hormones thyroïdiennes et donc un fonctionnement optimal de la thyroïde. La synthèse d’hormones ovarienne nécessite en effet de la T3.
Avec une thyroïde au ralenti, l’ovulation peut mettre du temps à se faire et les cycles peuvent être ainsi relativement long (parfois plus de 35 jours). Il se peut même que des troubles importants de la thyroïde mènent à une aménorrhée (absence de règle de plusieirs mois).

Une hypothyroïdie va par ailleurs diminuer la métabolisation des oestrogènes et les facteurs de coagulation et donner lieu à des hyperoestrogénies et parfois des règles abondantes. Les oestrogènes en excès diminuent la production d’hormones thyroïdienne et favorise l’hormone « de stockage » inactive, la T3 reverse. C’est donc un cercle vicieux…
Ce phénomène peut également apparaître avec des hormones de synthèse. Sous pilule, il est fréquent de prendre du poids et cela est directement lié à un dysfonctionnement thyroïdien à cause des oestrogènes en excès ! Malheureusement, on fait rarement le lien avec la santé de la thyroïde lorsque l'on prend du poids sous pilule.
Comment prendre soin de sa thyroïde ?
On l'a vu, il est important de prendre soin de son niveau de stress et de ses intestins pour le bon fonctionnement de sa thyroïde. Cette glande nécessite également tout un tas d’ingrédients dans des proportions optimales, comme l’iode, le sélénium, le zinc, le cuivre, le fer, le magnesium, la vitamine B12, vitamine D, vitamine E, le manganèse. La santé de la thyroïde commence ainsi dans nos assiettes !
Le déficit en iode dans le monde est un enjeu de santé publique. Notre consommation de poisson est souvent limitée et la cuisson du poisson détruit l'iode.
On ajoute souvent de l'iode dans les sels de table mais les sels traditionnels, plus riches nutritionnellement comme le sel de l'Himalaya, la fleur de sel... en contiennent peu voire pas du tout. L'idéal est d'avoir un apport d'algues marines fraîches dans son alimentation (voir mon article sur le sujet, lien en fin de page).
Pour le sélenium, je recommande souvent de manger 2 noix du Brésil par jour, ce qui équivaut à 55μg par jour. Indispensable en cas de supplémentation en iode. Mais la teneur en sélénium dépent de la qualité des sols et donc de l'origine des noix... il faut en consommer de plus en plus pour s'assurer un apport journalier en sélenium suffisant.
Pour la santé de la thyroïde, on évite les régimes sans hydrates de carbone (spécialement sous forme de fruits, légumineuses, céréales,…) car ils sont le carburant de la thyroïde.
L'avoine est une céréale qui soutient spécifiquement la thyroïde, je la recommande en porridge lors des changements de saison, lorsque notre thyroïde est bien sollicitée par les différences de température.
Eviter de manière générale les régimes bassement caloriques, bassement glycémique, cétogènes, les jeûnes prolongés qui font baisser l’activité de la thyroïde.
A noter toutefois que le gluten augmente l’attaque auto-immune sur la glande. L'éviction du gluten fait visiblement baisser les anticorps anti-thyroidiens.
On évite aussi les aliments dits "goitrogenes" qui entravent la production d’hormones thyroidiennes. On les retrouve dans tous les légumes de la famille des brassicacées (chou, chou fleur, chou de Bruxelles, chou chinois) mais aussi la roquette, le soja, les cacahuètes, le millet, les radis. Il ne s'agit pas d'éliminer ces aliments mais de ne pas les consommer en excès. Et noter que les substances goitrogènes disparaissent à la cuisson.
Attention aux perturbateurs endocriniens qui peuvent troubler directement le fonctionnement de la thyroïde :
Le fluor qui s’oppose à l’entrée d’iode dans la thyroïde. Et notamment les composés perfluorés (PFC) que l'ont retrouve dans les produits imperméabilisants (combinaison de ski...), casserole, retardateur de flammes (peluches)
Le chlore qui peut saturer les récepteurs thyroïdiens à l’iode et donc tous les dérivés PCB (polychlorobiphenyl): plastiques, peintures, colles, interdits depuis 1987 mais ce sont malheureusement des POP (Polluants Organiques Persistants) que l'on peut retrouver dans les poisons et la viande. Attention à la pratique régulière de la natation dans les piscines chlorées en cas de trouble de la thyroïde
Les pesticides : on privilégie une alimentation biologique
Le mercure : que l'on retrouve dans les poisons gros et gras (thon, espadon, requin), certains amalgames dentaires
Le cadmium : tabac, engrais phosphates
Le plomb: anciennes peintures et canalisations
Références
En finir avec l'hypothyroïdie, Benoit Claeys
En finir avec l'hypothyroïdie d'Hashimoto, Benoit Claeys
Troubles hormonaux, reprenez le pouvoir, Guénaëlle Abéguilé
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